C'est ce qu'on appelle miser sur les mauvais chevaux. Alors que la soirée d'ouverture avait laissé entrevoir de beaux espoirs, les deux jours suivants de l'étrange festival amène de triste constat : pas encore de véritable coup de cœur. Alors il paraît que les pépites sont bien présentes, encore faut-il choisir le bon film. En vrac des films non-vus mais jouissant d'une bonne réputation : Ex-Drummer de Koen Mortier, The Theatre Bizarre, The Clinic, Kill List et même l'improbable nanar indien Endhiran où Bollywood filme des robots de manière plus cool que Michael Bay.
Il y avait bien sûr la nuit Grindhouse, à laquelle Plan-c n'était pas. Dans le milieu du cinéma, on parle généralement « d'incompatibilité de planning ». Les plus téméraires -et drogués au Red Bull- en sont sortis fiers. Allez jetez un coup d’œil en bas de l'article pour avoir un lien de compte-rendu de chez les amis de Clone Web. Un programme sur deux jours allégé donc mais supposément payant. Samedi, découverte du dingue Redline. Vendu comme du Speed Racer à la sauce épileptique, cet anim' japonais de Takeshi Koike tient en partie son pari pendant vingt minutes. Le film vire vite à la confusion et au n'importe quoi. Les courses cèdent la place aux robots géants, Mario Kart croise Sailor Moon et du déluge de bruit et d'image ressort un bordel monstre. C'est assez fun, plutôt cool à découvrir. Ça n'en reste pas moins très limité. Eh puis après, c'était repos. Faut pas déconner, j'ai déjà raté Mélenchon chez Ardisson, j'allais pas foirer la soirée des humoristes pas drôle sur France 2 et Audrey Pulvar chez Ruquier.
Dimanche, deux films appétissants. D'abord 22 mai, du belge de Koen Mortier. Son Ex-Drummer, aussi présenté à l'occasion d'un focus, semble convaincre. Une séance qui se suivait d'un débat. Parfait, nous on a déjà vingt minutes de retard. La jurisprudence Guilty of Romance fait craindre que cela ne se ressente sur le reste de la soirée. Merde, j'ai un sandwich jambon-comté-crudité à manger moi ! Bon finalement tout se passera bien. Enfin, plus ou moins. La découverte de ce 22 mai constitue une sacrée déception. Ne misant que sur la culpabilité, Koen Mortier façonne sa bizarrerie sur une esthétique alambiquée. Certes, c'est bien filmé. Mais pour quoi faire ? L'attentat d'un centre commercial fait revenir les fantômes des victimes à un agent de sécurité. Les histoires qu'ils racontent alors sont d'une fadeur absolue. Mortier passe à côté d'un très grand film, qui aurait pu bouleverser s'il s'attachait vraiment à l'humain. On achève ce dimanche soir avec Salue le diable de ma part, thriller colombien avec en vedette Edgar Ramirez, le Carlos d'Assayas. Rien de très tendu, juste une banale histoire de vengeance sans soubresauts. C'est là encore d'une fadeur sans nom, et seul l'improbable moustache d'un policier éveille l'attention.
Lundi, c'est repos pour le festival, qui se met en mode musique. Mais promis, pour la suite, il faudra mieux viser.
Lien complémentaire :
- compte-rendu de la soirée Grindhouse et de tout le samedi sur CloneWeb