Drôle de film pour drôle d’impression. Un sujet palpitant, des acteurs convainquant, mais que c’est long…
La fin du monde approche. Pas de panique, on profite des derniers instants, et on se fout à poil. C’est réducteur, mais quelqu’un qui suivrait Les derniers jours du monde sans le son pourrait résumer le film ainsi. Arnaud et Jean-Marie Larrieu ont pourtant mis le paquet pour étoffer leur sujet. Robinson (Mathieu Amalric, décidément omniprésent) erre dans une Europe au bord de l’explosion. On ne connaît pas exactement les raisons de ce climat apocalyptique. Tout juste sait on que ça à voir avec une catastrophe nucléaire, sanitaire et humaine. Dans ce chaos, Robinson ne pense qu’à l’être qu’il aime et qui le fuie : Lae.
Complètement dingue, le long métrage réussit le tour de force de plonger le spectateur dans un univers angoissant. Jamais la fin du monde ne nous avait semblées si pesante, si réaliste, -pire que la grippe A dans les JT. Proche du personnage, la caméra suit son périple. Elle nous plonge dans la violence humaine quand l’espoir l’a quitté. Alors la petite histoire de cul et de cœur de Robinson intrigue au début, mais lasse la dernière demi-heure. Une fois que l’on comprend qu’aucune échappatoire n’existe, le film devient long.
Ces errements procurent malgré tout quelques passages marquants : cunnilingus pour Karine Viard, inceste possible pour Sergi Lopez, et des cadavres, beaucoup, très flippant. Tout est beau et triste. Les voyages, les routes pour s’enfuir, la course effrénée contre la montre et contre la mort. La distribution alimente cette richesse de visages désespérés et cette nature humaine redevenant de plus en plus animale. Un château à la Eyes Wide Shut, une tragédie amoureuse héritière de la Grèce Antique, tout était là pour plaire. Restait à raccourcir ces 2 heures 10 pour garder le rythme et gagner en cohérence. Chaos à l’écran ne voulait pas forcément dire bordel dans le script Messieurs Larrieu. Dommage, car excepté le final dans les rues de Paris, la deuxième partie des Derniers jours du monde terni un début assez génial.
Les derniers jours du monde, de Jean Marie et Arnaud Larrieu, avec Mathieu Amalric, Karine Viard, Catherine Frot (Fra., 2h10, 2008)
La bande annonce des derniers jours du monde ci-dessous: