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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 19:51

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Injustement oublié du palmarès de Cannes 2008, Two Lovers est un magnifique mélo amoureux. Peut-être le plus beau des films de James Gray.

 

La folie ou la raison ? L’amour incertain ou l’amour platonique ? A la question universelle des relations amoureuses, le talentueux James Gray apporte son grain de sel. Après avoir illuminé nos cinémas en octobre dernier, le voici qui débarque en DVD. Le film s’ouvre sur Leonard (Joaquim Phoenix), démarche chancelante sur un pont, éclairé par la lumière intime d’un New York nocturne, qui semble errer sans but dans la ville. A la simple vue de ce plan, on comprend que James Gray n’a pas abandonné son thème de prédilection : la noirceur. Mais là où La nuit nous appartient parlait mafia, ici point de gros flingues ni de corruption.

 

Le réalisateur est un homme réfléchi, cultivé et talentueux. Il a donc fait confiance pour la 3ème fois à Joaquim Phoenix qu’il considère comme « un frère ». Le plus incroyable dans sa performance d’acteur, ce sont surement ces petits gestes, ces petits regards qui subliment toute la tension qui est palpable.  Phoenix semble si naturel qu’on comprend qu’il a assimilé toute l’essence humaine en lui. Face à lui, deux princesses très différentes. D’un côté Vinessa Shaw (Eyes Wide Shut), dans le rôle si complexe de Sandra, de l’autre Gwyneth Paltrow en sulfureuse amour volage. Si l’une doit sa performance à cette façon d’irradier l’écran en restant discrète, se faisant complément antagoniste d’un Leonard paumé, la seconde plus dévergondée joue un trouble faite plaisant. La rencontre des deux tourtereaux jette une dose de romantisme dans une vie trop réglée par des parents envahissants. Une scène d’amour sur un toit (brûlant) filmé comme un meurtre, un homme déchiré sentimentalement, une réalisation proche du thriller, pas de doute ce Two Lovers a une saveur spéciale.

 

Un autre Joaquim rend ce film encore plus beau : Joaquim Baca-Asay. Le directeur de la photographie est un habitué des plateaux de James Gray. Il plonge le spectateur dans la même obscurité d’une nuit blanche qu’il le faisait avec La nuit nous appartient. Two lovers est un film lyrique, sorte de mixe de Shakespeare et de chansons de Neil Young. Une œuvre tout en oxymore, servi par un trio (et même plus avec les rôles secondaires) bouleversant. Rarement une histoire amoureuse nous aura tenus en haleine près de 2heures non-stop. Tout simplement parce qu’il s’agit de bien plus que de l’amour, il s’agit de toute une vie qui se dessine sous nos yeux.

Two Lovers, de James Gray, avec Joaquim Phoenix, Vinessa Shaw, Gwyneth Paltrow (USA, 1h50, 2008)



La bande-annonce de Two Lovers ci-dessous :

 

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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 19:43

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Très attendu après Casino Royale, la suite de James Bond débarque en DVD. Course, baston,  et surtout un héros.

 

Grâce à Daniel Craig, la saga James Bond a retrouvée un second souffle. Cet anglais musclé sortait du cadre très BCBG des Roger Moore et consorts. James Bond devient sensible, vulnérable et ne garde pas toujours le calme british nécessaire. Quantum of Solace est la suite directe de Casino Royale, où nous retrouvons notre Bond meurtri par la mort de sa bien-aimée Vesper. Une suite directe, c’est déjà un évènement en soi. C’est d’ailleurs le principal argument de vente du film : découvrir qui se cache derrière les gens qui ont poussé la belle à trahir l’espion.

 

Le réalisateur Marc Forster ne lésine pas sur les moyens. Grosses bagnoles (presque toutes des Alfa qui se fait au passage une pub dingue), cascades, bastons, du James Bond quoi… Les choses s’enchainent les unes après les autres, la James Bond girl Olga Kurylenko apparaît pour adoucir le tout. Sauf qu’à force de tirer sur l’aspect spectaculaire, on tourne en rond. L’ambition de créer une certaine profondeur ne tient pas le choc face aux autres productions d’espionnage moderne,  en particulier la saga de la Vengeance dans la peau. Les gadgets sont moins présents mais les neurones n’ont pas besoin d’être plus nombreux.

 

Heureusement, il y a Daniel Craig. A lui seul, par sa présence, son regard et son jeu, il tient en haleine le spectateur. Pour la première fois de la saga, Bond est lâché par ses supérieurs. Toute la faiblesse et la vigueur du personnage s’en retrouvent décuplées. Le héros la joue solo, l’acteur aussi. Le personnage est tellement central que les seconds rôles sont encore plus vidés qu’à l’accoutumée. La James Bond girl est aisément oubliable. Le français Mathieu Almaric pour une fois rate le coche. A être le grand méchant loup aux yeux globuleux, son rôle est trop parodique, peu surprenant.

 

Au final, c’est un James Bond un peu spécial qui nous est livré. On passe d’une curiosité scénaristique à un certain ennui. James Bond est tout de même sur la bonne voie, il aura fallu attendre 40 ans. En tout cas, en devenant l’épisode le plus rentable de la saga, les producteurs vont sûrement faire pression sur Daniel Craig pour qu’il accepte d’endosser le rôle une nouvelle fois.

Quantum of Solace, de Marc Forster, avec Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Almaric (Brit., U.S.A., 1h47, 2008)

La bande-annonce de Quantum of solace ci-dessous:

 

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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 16:42

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Ari Floman a signé le plus beau film de l'année 2008: un documentaire incroyable sur les souvenirs de la guerre du Liban.

 

C'est une autobiographie qui nous est livrée par Ari Folman dans Valse avec Bachir. Sorti à l'été 2008 dans les salles obscures françaises, ce documentaire a glacé le sang de bien des spectateurs. Pourquoi un tel succès? Pourquoi un tel plébiscite critique? Tout simplement car le réalisateur est à l'extrême inverse des positions de son pays. A l'heure où Israël dérape dans une politique toujours plus répressive et loin des idéaux sionistes, Folman fait une thérapie d'ancien soldat, analysant les évènements intelligemment. Le documentaire est une quête de vérité, une volonté de se souvenir. Son but est d'essayer, à travers les divers témoignages, de retracer une vie déchirée par la guerre.

 

Les cauchemars, la honte des faits, tout cela ne pouvait être montré sans une pirouette technique. A l'instar d'un Persepolis, le choix de l'animation s'avère ô combien réussi. Les tons jaunes, les mouvements lents et élancés, l'aspect infernal des images de guerre, toutes ces scènes repoussent toujours plus loin les limites du film d'animation. Le défaut majeur du style documentaire (à savoir des témoignages filmés en caméra fixe, ne s'attardant que sur les paroles, le tout saupoudré de plans de remplissages) est alors gommé. Chaque intervention sert le récit, à tel point que l'on ne sait plus exactement si tout cela est bien réel.

 

On pourrait penser que la forme évite une certaine violence des images ; il n'en est rien. En recréant ses cauchemars et en montrant toute la tension et la complexité de la vie de soldat, Valse avec Bachir est un psychologue qui capture le subconscient de son patient. Ari Folman ne nous épargne en aucun cas les scènes de folies meurtrières. Il illustre avec la plus grande finesse toute l'absurdité de la guerre et accepte ses responsabilités. De souvenir de (jeune) cinéphile, jamais une salle de projection n'avait été remplie d'un silence aussi pesant en fin de séance.

 

Avec un succès aussi bien critique que populaire (près de 500 000 spectateurs au box-office français), Valse avec Bachir a marqué les esprits durablement. Au Liban, où il fut interdit de diffusion, le film fut massivement téléchargé illégalement. Une belle réussite pour un excellent long-métrage qui a dû en déranger quelques-uns dans les hautes sphères israéliennes.

 

Valse avec Bachir, d’Ari Folman avec lui-même, Ori Sivan, Ronny Dayan (Fra., All., Isr., 1h27, 2008)

La Bande-annonce ci-dessous:


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18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 22:56

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Comment deux monstres sacrés du cinéma ont-ils pu se contenter d’un tel navet ? Ou comment la réunion de Pacino et De Niro tourne au carnage.

 

Robert De Niro et Al Pacino avaient partagé l’affiche de l’incroyable Heat en 1995. Avec ce film de Michael Mann, on sentait que les deux plus grands acteurs du monde, par leur prestance, leur magnétisme, avaient élevé ce polar au rang de chef-d’œuvre. Or, en 1995, Pacino et De Niro étaient au top. Aujourd’hui, leur filmographie récente est plutôt inégale. Si le premier arrive encore à se montrer à l’écran dans quelques très bons long-métrages (Influences, Simone, Insomnia), De Niro n’a enchainé que de piètres apparitions. Son dernier grand rôle devant être sans doute dans Jacky Brown en… 1998 !

 

La loi et l’ordre de Jon Avnet est une sorte de torchon indigne de ces deux grands. Voici une série B policière, où suspicion et paranoïa règne au sein d’un groupe de police. Le fantasme de tout cinéaste était de faire jouer le duo ensemble, et non plus de les mettre face à face comme dans Heat ni de les séparer temporellement comme dans le Parrain II. Seulement voilà, à trop fantasmer, on est déçu du résultat. Le scénario n’est ici qu’un néant aux rebondissements téléphonés. Pourtant, la première scène est alléchante avec cette séance de tirs sur cible. Les fans sont tout ouï à se régaler.

 

Seulement, quand un metteur en scène ne sait pas s’y prendre, le temps est long. Les seconds rôles sont plus que fantomatiques : 50 Cents se retrouve paraitre moins bad-boy au cinéma qu’en réalité et Donnie Wahlberg fait pâle figure par rapport à son interprétation de flic paumé dans la série Boomtown. Rien n’éveille le moindre éclair de génie chez ce cinéaste de seconde zone. L’avenir pourrait être plus brillant pour les deux new-yorkais. Pacino sera monarque en étant tour à tour Napoléon, le roi Hérode et le roi Lear. Mieux encore, De Niro retrouvera prochainement Michael Mann et surtout un certain Martin Scorcese… On a hâte.


 

La loi et l’ordre, de Jon Arvnet avec Robert de Niro, Al Pacino (U.S.A., 1h40, 2008)

 

La bande-annonce ci-dessous:

 

 

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18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 22:46

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Passé un peu inaperçu à sa sortie en salle, le dernier Ed Harris aurait pourtant mérité un tout autre accueil.

Elle est loin l’époque des westerns spaghettis accompagnés de l’harmonica guidé par Ennio Morricone. Ed Harris renoue avec ce vieil amour. Celui que l’ont comparait jadis à Clint Eastwood réalise là son deuxième long-métrage. Pour l’occasion, il forme un duo de justiciers avec Viggo Mortensen avec qui il avait déjà partagé l’affiche dans l’excellent A history of violence.

 

L’amour des beaux plans semble primordial chez l’acteur/ réalisateur. Dans Appaloosa, le spectateur a le temps de contempler ce qui se passe. La caméra prend le temps de fixer les émotions, les intentions et les non-intentions. Harris s’appuie sur la classe du cow-boy pour offrir un rôle droit dans ses bottes à Mortensen. Les deux font la paire : complicité et respect devant comme derrière la caméra. Tous les ingrédients du western sont ici réunis. Si le tout semble classique, il ne l’est pas tant que cela. Harris distille quelques subtilités que le scénario révèle au fur et à mesure. Il n’oublie pas que si les justiciers du grand Ouest sont des héros, ils ne sont en rien immortels. Les fripouilles jouent avec les lois. Parlons des fripouilles justement. Quelle joie de voir Jeremy Irons dans un vrai rôle ! La classe masculine n’est malheureusement pas éclipsée par Renée Zellweger. Ni franchement belle (ce qui est important pour jouer une veuve fatale dans un film de ce genre), ni franchement convaincante, son interprétation sonne parfois dissonante.

 

Certains trouveront sûrement ça un peu longuet, pas très violent. Or, Ed Harris cherche à montrer les choses correctement et prend son temps. Alternant duels, hésitations de ses personnages, trahisons et réconciliations, Appaloosa a le rythme parfait. Au travers le regard de Mortensen, on sent la tension palpable de l’histoire, que les choses vont exploser à un moment. A Ed Harris de dégainer : c’est lui qui a le calibre en main. Appaloosa joue dans un registre usé jusqu’à la moelle, ce qui l’empêche d’être un très grand film. Mais il nous rappelle qu’il fut un temps où le bon, la brute et le truand  se cherchait des noises à l’écran, et que c’était ô combien génial. Pour un deuxième long métrage, ce n’est déjà pas si mal.

 

Appaloosa d’Ed Harris avec Ed Harris, Viggo Mortensen, Renée Zellweger (U.S.A., 1h47, 2007)

la bande-annonce ci-dessous:

 

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 17:42

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Alors que tout le monde s’extasie face à la sortie DVD de Vicky Cristina Barcelona, retour sur l’un des phénomènes cinéma de 2008. Beaucoup le voit comme un grand film, pas moi.

 

Woody Allen, c’est une sorte de Marivaux cool du XXème siècle. Un cinéaste hors pair qui a acquit tellement de respect en 40 ans de carrière que personne n’oserai dire que le new-yorkais est un mauvais cinéaste. Même lorsqu’il sort des films moyens, la critique ne se fait qu’à demi-mot. 2008 aurait dû être l’année de son grand retour au plus haut niveau avec Vicky Cristina Barcelona. C’est l’histoire de deux amies, l’une libertine et indécise (Scarlett Johansson), l’autre plus sérieuse, plus amoureuse, plus banale (Rebecca Hall). Au milieu de ce duo, un trio, un quarto même avec Antonio (Javier Bardem), peintre espagnol beau gosse, et son ex-femme hystérique jouée par Pénélope Cruz.

 

A partir de là, Woody Allen, obsédé sexuel comme chacun le sait, explore toutes les possibilités amoureuses possibles. Une sorte de soap-cinéma stylé qui voudrait emprunter à Marivaux son goût pour les histoires cocasses et alambiquées. Seulement voilà, si Allen arrive toujours à nous servir de savoureux dialogues, on sent qu’il cherche à intellectualiser son sujet vainement. Quoi de mieux que de faire de Cristina une apprentie photographe pour nous dénicher quelques beaux clichés ibériques. A trop vouloir rendre normal les jeux de l’amour et de la tromperie, V.K.B. plonge dans un faux rythme. Une mollesse tout juste pimentée par la délicieuse Pénélope Cruz, impeccable en ex-femme suicidaire, dingue et chargée d’hormones. Le reste n’est que suggestion pataude. Même la scène de baisée entre Scarlett et Pénélope, censée être un moment de délicatesse féminine et de fantasme absolu pour tout homme (en tout cas, c’est ainsi que nous est vendu le film), est d’une banalité sans nom ! Parait-il que Woody n’a pas filmé cette scène, qu’il était chez le médecin. Ceci expliquerai t-il cela ?

 

A certains de dire que Vicky Cristina Barcelona est l’un des plus grand long-métrage de Allen, occultant d’un coup d’un seul les sublimes Hannah et ses Sœurs, Manhattan ou plus récemment Match Point.  Ce dernier apparaît dès lors comme un espoir déçu de voir le petit génie à lunette gagner en noirceur et pessimisme.

 

Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen avec Scarlett Johansson, Javier Bardem, Rebecca Hall, Pénélope Cruz (U.S.A., 1h37, 2008). Sortie en DVD le 08/04/09

La Bande-annonce ci-dessous:

 

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