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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 14:23

 

L'Illiade chinoise

 

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Fresque épique ultra-connue, la nouvelle adaptation de la lutte des 3 Royaumes bénéficie du retour de John Woo, talentueux cinéaste trop longtemps égaré aux États-Unis. Chronique de la première partie de la version longue.

 

 

Sacrifié sur l'autel de la distribution grand public en France, les 3 Royaumes de John Woo fut tièdement accueilli. Il faut dire que la version ultra-raccourcie enlevait tout logique de progression à cette grande fresque historique. Pourtant, celui qui porte le nom de Red Cliff en anglais mérite bien plus les éloges tant sa version complète s'avère grandiose et tellement bien menée. Les 3 Royaumes, en France, dure 2h25 ridicule, soit la moitié de l'original. Intéressons-nous ici à la première partie. C'est en soit un événement puisqu'il signe le retour du prodige John Woo sur le continent asiatique. Fini les égarements hollywoodiens, le grand John peut reprendre les choses en mains. Il adapte l'une des histoires les plus fameuses du passé chinois : la lutte des 3 Royaumes.

 

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Véritable légende, un peu comme l'Illiade avec la guerre de Troie, on peine en partie à dissocier le réel de l'amplifié. Si ces grandes batailles eurent bien lieu, la popularisation de la bataille de la Falaise Rouge ne fut mise par écrit qu'au XIII ème siècle. Woo prit le parti de s'approcher un peu plus des savoirs historiques tout en g ardant une dose de romanesque. Difficile en France de faire comprendre à quel point cette épopée de deux Royaumes rivaux coalisés contre la belligérance d'un troisième dépasse le statut de simple souvenir en Chine. Devant la grandiloquence de la réalisation de ce film, on comprend un peu mieux. C'est bien simple, ce sont les plus grandes scènes de batailles vue depuis Le Seigneur des Anneaux. En terme d'intensité et de maitrise épique, John Woo fait au moins aussi bien que Peter Jackson. Leur lisibilité laisse pantois et malgré la folle hécatombe dès le début du film, le spectateur peut s'y retrouver sans forcer.

 

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Plus que de simples combats, de véritables chorégraphies font virevolter les personnages. La surenchère d'effets de chez John Woo se veulent discret et Les 3 Royaumes gagnent en violence. Tel une mise en scène de Risk, c'est une démonstration de stratégie militaire audacieuse. Que ça soit dans les éblouissements des chevaux par le reflet des boucliers ou par un dispositif en tortue que l'on ne soupçonne même pas, le savoir-faire des armées est on ne peut plus cinématographique. La caméra à la fois aérienne et à hauteur d'homme se fond à la dynamique des combats. John Woo parvient à immerger son dispositif avec une fluidité rare, toujours lisible. Les quelques traits d'humours sont surtout le fruit de la malice des soldats, illustration fine de la cruauté d'une guerre meurtrière. Mais Les 3 Royaumes, sur ses 2h 20 de la première partie est loin de ne comporter que du frittage en règle. C'est même un film qui joue sur l'attente, les négociations tactiques, la loyauté des figures légendaires.

 

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Là encore, pas besoin de comprendre les méandres tactiques en détail pour tout saisir. La mise en scène capte les archétypes. Le belligérant de premier ministre, tenue plus sombre, contraste tout de suite avec un Empereur plus délicat, attaché à la contemplation. Par les mouvements de caméra toujours pertinents, par des cadrages jouant sur les profondeurs de champ, les hiérarchies et les enjeux se voient tous à l'écran, un peu à la manières des grandes peintures de la Renaissance. John Woo se permet une certaine douceur, un symbolisme (trop) fort à travers les animaux notamment.

 

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Sans être coutumier de la question, on saisit vite la place de l'oiseau, symbole de liberté. Le film commence avec un piaf noir, quand c'est un magnifique congénère blanc qui survole les camps de guerriers au cours d'une séquence incroyable. Le tigre est là aussi, métaphore du courage et de la noblesse de la sauvagerie, dans une longue mais belle séance de chasse en hautes herbes. Enfin et surtout, la place du cheval ; bien plus qu'un simple destrier, il tient un rôle moteur. Il est à la fois une force et une faiblesse pour le soldat (quand il se fait éblouir par exemple), mais il met en valeur le guerrier. Presque l'égal de l'Homme, le cheval porte souvent un nom et c'est au cours d'une touchante scène d'accouchement de poulain que l'on constate qu'il entre dans une logique de rapports humains, au même titre que le chien en garant du foyer chez les américains. Les 3 Royaumes, œuvre grandiose impressionne en grande partie. Et dire que ça n'est qu'une moitié.

 

Les 3 Royaumes version longue- Partie 1, de John Woo, avec Tony Leug Chui Wai, Takeshi Kaneshiro, Zhang Fengyi (H.-K., 2h20, 2008)

 

Article lié : Les 3 Royaumes version longue- Partie 2 de John Woo (publication à venir)

 

La bande-annonce de Les 3 Royaumes :

 


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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 18:32

 

Pouvoir ébréché

 

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L'univers de la politique italienne, très hermétique, cache pourtant nombres d'affaires de corruptions et de collusions. Il Divo cherche à faire la lumière sur l'une d'elles. Sans succès.

 

Paollo Sorrentino entame plutôt bien Il Divo. Sorte d'opéra-rock au vitriol, les premières minutes s'égrènent avec un style pompeux assumé. Ça donne de jolis plans parfois très inspirés. Les sous-titres d'explications s'ancrent de fait dans les décors, les gueules guignolesques des personnages laissent penser aux meilleurs moments des frères Coen. Cet excès de style interroge très vite pourquoi cette lourde introduction écrite remplie d'explications de textes et de contextualisation didactique. Ce n'est qu'au bout d'une heure, avachis par temps de brouhahas scéniques que l'on constate, trop tard, qu'Il Divo est incompréhensible au commun des mortels.

 

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Entendre par là tout être humain non formé à la politique italienne des années 1980-90. Vous conviendrez que ça réduit considérablement le champ du public réceptif au film. Il Divo se penche tout particulièrement sur le cas Giulio Andreotti, grand ponte de la politique italienne. Président du conseil depuis des lustres, il se retrouve Président de la République et plus ou moins mêlé aux plus sombres affaires politico-financières du pays. Sorrentino n'y va pas de main morte. Il tacle l'Église, les politiciens, les fonctionnaires de cabinets sur le ton populiste et réducteur « tous des pourris ». Si la dénonciation ne fait que retranscrire les faits sur le bien fondé d'éléments concrets, la mise en scène obscure et les tics auteuristes noient le poisson dans un océan d'effets de styles inutiles.


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Il Divo se veut une farce gigantesque où les personnages sont dépeints avec arrogance ; caricature des pires êtres possibles. Leur train de vie coupé des réalités dans des palais huppés et des réceptions coincées les rapprochent des cours royales autarciques pendant que le peuple gronde- au hasard le Versailles de Louis XVI. La démocratie n'est qu'une façade laissant libre cours à l'enrichissement personnel d'une poignée de privilégiés à l'égo démesuré. Rien de bien nouveau en somme. C'est bien là l'autre vrai problème. Sorrentino n'apporte jamais sa pierre à l'édifice. Le manque de lisibilité politique ne fait qu'attiser une foule de clichés tous plus viraux les uns que les autres. On en vient à regretter la stylisation outrancière car elle vient inévitablement servir de placebo aux carences sur le fond.

 

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Jamais on ne retrouve l'humour pince sans rire des Coen, le parti pris lasse très vite. Encore plus regrettable, la film se coupe de la vision populaire en voulant dénoncer cet écueil. Effet pervers assez courant. En clair, là où Gomorra sur tous les points parvenait à retranscrire la gangrène de la mafia, jamais on ne saisit ici les conséquences concrètes des agissements des politiques. C'est comme si Il Divo montrait des criminels s'entretuer. Tant pis pour eux, mais quel est le problème pour le citoyen ? Gomorra illustrait les problèmes du quotidien aussi bien financiers, moraux que sanitaires de telles organisations plus ou moins légalement établies. La difficulté de construction étatique saine chez les compères de Berlusconi (ici un fantôme que le cinéaste n'a pas eu le courage de faire apparaître, malgré son rôle évident) monopolise un peu trop le cinéma italien. Quand il est extrêmement bien amené comme Gomorra- et au talent de Saviano-, ça passe, sinon, on préfère soit la comédie sympathique comme le Déjeuner du 15 août soit la belle fresque historico-tragique de Vincere.


Il Divo, de Paollo Sorrentino, avec Toni Servillo, Anna Bonaiuto, Giulio Bosetti (It., 1h58, 2008)


La bande-annonce de Il Divo ci-dessous :

 

 

 

 

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 20:53

Gang graine

 

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L'adaptation du roman de Roberto Saviano frappe fort, et tacle un pays encore pleins de problèmes. La mafia, gangrène incurable.


La mafia glorifiée dans les cités, portée telle un étendard sur les tee-shirt, tels sont les effets pervers et assez inattendus des Scarface et compagnie. Ce cinéma à dominance italo-hollywoodienne avait beau montrer humainement une complexité sur les rapports de l'argent, la famille et la fraternité, la glorification de l'argent roi et de l'arme à feu semble être pour certains la seule leçon à en retenir. Or, une mafia, c'est avant tout une organisation criminelle, plus ou moins proche de l'État. Roberto Saviano illustre avec courage le vrai visage de la Camorra (traduisez « protection »), organisation mafieuse de la région de Naples. Son brulot Gomorra lui a valu l'exil et une protection constante sous peine de mort. Preuve qu'il a visé juste.

 

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L'adaptation cinématographique, remarquée au festival de Cannes et lauréat du Grand Prix, s'attache bien à montrer la réalité sociale des lieux. L'action s'éloigne complétement des clichés carte postale habituel. Ici, la cité dégueulasse se montre plus que la propreté touristique, les bagnoles font du bruits, les murs remplis de saletés. A se demander si de tels lieux existent en Italie tant le pays de Fellini respire la beauté dans l'imaginaire collectif. Rarement le cinéma italien ne se sera montré si cru. Même Antonioni vivait dans son monde. La mafia comme le mal absolu gangrène l'ensemble de la société. Intéressant de voir des jeunes se compromettre au même titre que d'honnêtes travailleurs. Derrière un pseudo code de l'honneur se dissimule juste le loi du plus fort. Le trafic de drogue, les rapts et les comportements de « cailleras » ne sont pas l'apanage de jeunes de cités défavoriséess aux origines ethniques ou religieuses minoritaires dans le pays (comme on cherche à nous le faire croire en France par exemple). Les délinquants de Naples sont de bons petits italiens, cathos, boucle d'oreille à la Cristiano Ronaldo, casquette à l'envers. En tout cas pour les plus jeunes. Gomorra s'éparpille juste ce qu'il faut pour suivre divers types de personnes : le couturier, les jeunes paumés ou encore les gros bonnets qui recrutent dans la rue.

 

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Le pouvoir de l'argent monte à la tête de tout à chacun. Tous ont les mains plus ou moins sales, tous vont provoquer la malhonnêteté, tous peuvent succomber à chaque instant. Sans concession, le film ne laisse guère d'espoir, ne respire jamais. C'est à la fois sa grande qualité et peut-être sa limite. Sans pouvoir en faire un reproche, on attend un éventuel futur livre (et film) de Saviano pour entrouvrir la porte aux solutions, offrir au moins la feuille vierge pour une ébauche de résolution. La mise en scène se permet certes quelques plans très beaux, mais ce moyen ne sert qu'à insister sur le contraste pourriture/beauté environnante. Le moindre recoin de la ville transpire la corruption et le crime. Exemple parfait avec la déchetterie et ces faux mécènes investisseurs qui rongent le pays. Sous prétexte de construire la grandeur de l'Italie, la Camora putréfie ce pays pourtant intégré à l'U.E. Gomorra file un coup de poing monumental à quiconque saisi un minimum la souffrance de toute une partie de la Botte. Un avertissement pour rappeler que malgré l'implantation étatique, la dérive rode.


Gomorra, de Matteo Garrone, avec Toni Servillo, Gianfelice Imparato, Maria Nazionale (It., 2h12, 2008)


La bande-annonce de Gomorra ci-dessous :

 


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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 15:25

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Immense succès critique et populaire de 2008, l'adaptation du roman de Cormac McCarty semble s'éloigner des films habituels des frères Coen. Pourtant à y regarder de plus près, on retrouve décuplé toutes les qualités des deux allumés. Un coup de génie absolu.


Attention, cet article révèle des points clefs de l'intrigue.



Lumière rasante, grands espaces, caméra aux doux travellings, No Country... commence par une admiration béate de la beauté environnante. On se croirait dans un décor de western réactualisé. Point de voleur de bétail, place aux trafiquants de drogues. Llewelyn Moss (Josh Brolin) se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Un massacre, pleins de cadavres et surtout une mallette remplie de fric. Pas bête, le gars en profite pour empocher le pactole. Sauf que sans le savoir il vient de se lancer dans une fuite en avant pour échapper à la mort.


article-no-counrty-for-old-men.jpgPas avare d'absurdités, les frères Coen aiment les histoires au déroulement fou. Si O'Brothers avait déjà laissé entrevoir un certain goût pour les grands espaces, ce No Country... empiète carrément sur les plate-bandes eastwoodiennes. Un coup de chapeau s'impose pour l'ensemble de la photographie, incroyable de perfection. Tout en gardant un aspect abrupte lié au scénario, les nuances se font ici et là. La moiteur des bureaux de polices, la claustrophobie d'une chambre d'hôtel risquée, chaque scène a son cachet propre. La valise dans laquelle se trouve l'argent ressemble constamment à une mine prête à vous exploser à la face.


Haute tension


article-no-country-for-old-men-3.jpgPlus généralement, une tension mémorable se met en place grâce notamment au tueur, le terrifiant Anton Chigurh. Interprétation magistrale de Javier Bardem dont le personnage se voit affublé non pas d'un simple outil éjecteur d'hémoglobine, ni d'une classique hache. Les Coen mixent violence sèche et aspect à priori ridicule avec un pistolet à vache. Un second degré s'installe alors insidieusement durant toute la durée du film. Les cinéastes s'amusent à ajouter à la gravité du sujet un aspect tellement plus drôle. Personnification de ceci : Tommy Lee Jones alias Bell. Son personnage de flic débordé par les événements est délicieux. Plus audacieux encore, le film nous mène en bateau. Lee Jones, régulièrement, est intrigué par la possible arme des crimes. Et alors que l'on pense que l'enquêteur va enfin faire le rapprochement du pistolet à vache grâce à une anecdote, les Coen évacuent ce faux éclair de génie. Magnifique manière de détourner les genres. Bell n'est pas le super flic des séries, il ne fait que s'accrocher à ses obligations, son sens du devoir. Ni héros, ni anti-héros, il s'avère le personnage principal le plus fouillé et paradoxalement le moins présent à l'écran.


article-no-country-for-old-men2.jpgA l'inverse, Llewelyn, pourchassé sans relâche, apparaît comme plus fort, plus malin, plus à vif. Le road-movie s'enclenche pour échapper à la mort. Par un découpage posé mais sec, No Country for Old Men happe le spectateur dans une spirale infernale. Très peu de musique, mais une amplification splendide des sons. Des bruits de pas, un corps qui rampe, le crissement d'un pneu, un son de clef, le moindre détail est mis au premier plan afin de leur donner, parfois sans raison apparente, une importance capitale. C'est à ce petit jeu (il faut le dire, tout bonnement génial) que Ethan et Joel nous mènent en bateau. Et alors qu'on pourrait croire que leur narration linéaire lasserait à terme, ils trouvent le talent d'aller puiser dans les ressources des protagonistes une sauvagerie et un fatalisme encore plus effrayants en fin de film.


Comme tout bon film prenant pour cadre les anciennes places fortes des shérifs et autres cow-boys, il fallait un affrontement de haute volée. Le face-à-face Llewelyn/Anton trouve son apogée non pas dans une lutte physique où chacun se blesse mais dans un échange téléphonique à la gravité haletante. Et comme cette fameuse absurdité et ironie des Coen ne les lâche pas, le dernier quart d'heure fait un pied de nez aux canons du thriller. Un film entier, sans faille. Difficile de faire plus grand.

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No Country For Old Men, de Joel et Ethan Coen, avec Tommy Lee Jones, Javier Bardem, Josh Brolin (U.S.A., 2h02, 2008)

 

La bande-annonce de No Country for Old men ci-dessous :

 

 

 


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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 18:43

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Un bouche à oreille favorable, des Oscars © et des scandales, voilà qui résume la carrière du dernier film de Danny Boyle. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose.

 

Soyons clair. Bollywood produit l’un des pires cinémas de la planète : danses ridicules, musiques horribles, clichés sur l’amour, il n’y a vraiment pas de quoi crier au génie. Alors quand Danny Boyle, faux grand réalisateur (hormis Trainspotting, et encore. Et puis, souvenez-vous qu’il est responsable de l’infâme La Plage.) se plonge dans la vie indienne, sur fond de Bollywood, les dégâts sont considérables.

 

Alors bien sûr, l’histoire plait. Jamal, jeune issu des bidonvilles, réalise l’exploit de répondre juste à toutes les questions de Qui Veut Gagner des millions (version indienne). Suspicion. Il se retrouve à devoir justifier sa performance auprès de la police. On découvre alors que chaque réponse découle de sa vie, de son périple. Et là, Boyle nous assène un cinéma manichéen. Le méchant policier, balourd et bête et son chef, plus sympa, compréhensif. Idem dans le contage de la vie de Jamal : un frère paternel et voyou, une jeune belle femme, Latika, vierge, douce et martyrisée. Que c’est facile !

 


Histoire de donner une impression de maitrise cinématographique, le réalisateur filme façon MTV. Plans de coupes rapides, caméra à l’épaule, filtré avec du jaune. On accentue les ombres, on met une musique bling-bling, un plan de travers (ça fait film indépendant) et hop ! tout le monde s’extasie. Sauf que Boyle ne fait que cacher la misère d’un fil conducteur qui lasse. Difficile de croire aux péripéties du jeune indien. Pis, Slumdog Millionaire diffuse une image caricaturale et misérabiliste du subcontinent. Des adultes qui exploitent les enfants, pourquoi pas.  Pourquoi occulter que les plus défavorisés sont les gens vivant dans la rue, couchant sur les trottoirs de Mumbai ? Mais pourquoi ne pas montrer aussi la solidarité au sein du bidonville, avec son système éducatif (modeste, mais bon) ?  Pourquoi ne pas montrer un peu de positif malgré la misère, des sourires comme le ils savent si bien nous offrir ? Tout simplement parce que, sans argent, point de Salut. Danny Boyle est à ce point obnubilé par le fric qu’il pense qu’il fait le bonheur. Ajoutez une belle femme éprise de vous, la belle vie.

 


Vraie polémique

 

Pendant ce temps, d’autres crèvent de faim. On s’en tape, le héros arrive à ses fins. Aucune solidarité, aucun  partage. Boyle retranscrit sur l’Inde le modèle de l’american way of life.  Preuve qu’il n’a rien compris. A l’heure où le pays de Gandhi achève sa mue économique, nombres de ses habitants se sont élevés contre ce film injurieux. Boyle ne décrit aucunement les problèmes internes du pays, il ne fait qu’émettre une fausse vision. Facile après de jouer les bons samaritains quand  il faut reloger la petite fille interprète de Latika car son bidonville de Dharavi est détruit. Pendant ce temps, des milliers de personnes n’ont plus de toits. Danny passe pour un héros, sans avoir rien fait. Décidemment, après Susan, les Boyle auront vraiment pourri notre année 2009.

 

Slumdog Millionaire, de Danny Boyle, avec Dev Patel, Mia Drake, Freida Pinto (U.S.A., Brit., 2h00, 2008)

 


La Bande-annonce de Slumdog Millionaire ci-dessous:

 

 

 

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 14:34
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Le poids de l'image et des mots comme messager central, voici Hunger, objet cinématographique contemporain choc. A regarder le cerveau branché.


Hunger est le premier long métrage de Steeve McQueen. Non, pas l'acteur américain mais l'artiste britannique déjà connu pour ses oeuvres de l'art contemporain. Ce n'est pas un projet exploité à la va-vite : 5 ans de production issu des souvenirs d'enfance du réalisateur, un acteur qui perd 14 kilos pour un rôle, la reconstitution d'une prison de Belfast et un accueil excellent du public et de la presse.


Le défi était loin d'être gagné. Le film cherche à raviver le souvenir de Bobby Sands, prisonnier politique de l'IRA mort des suites d'une grève de la faim pour avoir voulu obtenir le statut de détenu politique. Le message est clair: il montre l'engagement jusqu'au-boutiste d'obtenir ce que l'on veut, de lutter pour ses convictions. Peu importe le profil du personnage, le plus spectaculaire est ce geste de rébellion que le réalisateur compare dans le making-off aux « gestes de ne pas manger des enfants. On a tous entendu cette phrase: fini ton assiette avant de sortir. » Plus que cette lutte, Hunger plonge dans l'univers carcéral de la période Thatcher. McQueen illustre un quotidien, un cercle infini de gestes à répéter.


Le mot « illustrer » prend ici toute son importance. Les paroles sont assez rares, les sons sont ceux de la prison, des matraques sur les boucliers, des crachats et des cris. L'artiste britannique ne délaisse pas son penchant pour l'art contemporain et laisse une sorte d'image biblique des martyrs (ou criminels, c'est selon) de la prison. Les corps sont maigres, la lumière blafarde, les détenus ne lavent pas leur cachot et étalent leur défections sur les murs. Les images sont fortes, pour certains choquantes. Le nez dans la merde, le spectateur sentirait presque les odeurs. Le cerveau est éveillé, la profondeur de champ l'engloutit. Michael Fassbender, interprète de Bobby Sands, livre sa chair à la maigreur, au sacrifice tout de même pudique. Les autres acteurs, détenus ou gardiens s'incarnent eux aussi en fantômes du calvaire général. Les états d'âmes, les coups sur les mains, la peur de la mort, ceux qui devraient passer pour des bourreaux s'avèrent également un peu détenus, comme bourreaux de leur propre violence.


Et puis il y a une scène monumentale. Un plan séquence de 17 minutes, caméra fixe qui secoue Hunger dans tous les sens. D'un silence bruyant, le film devient alors un concert de paroles stimulantes. Le passage est une confrontation rhétorique entre Bobby Sands et le prêtre Dominic Moran (incarné par Liam Cunningham). C'est le point de passage entre la vie carcérale et la descente à la mort un peu folle. L'activité cérébrale doit alors s'adapter très vite, passer d'une contemplation passive à une digestion rapide d'un échange verbal particulièrement fourni.


L'ambiguïté floute parfois le message, comme le veut McQueen. Pas de manichéisme, pas de leçon injonctive, mais à l'heure de Guantamamo et des autres prisons bafouant les Droits de l'Homme, l'objet Hunger retranscrit un débat extrêmement actuel. Avec style. Une bien belle caméra d'or 2008. 


Hunger, de Steeve McQueen, avec Michael Fassbender, Liam Cunningham, Stuart Graham (Brit., 1h40, 2008)

La bande-annonce de Hunger ci-dessous :


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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 23:28

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 Les excentriques frères Coen n'en finissent plus de régaler le cinéma de leur humour. Preuve à l'appui avec ce Burn after Reading, film aussi mineur que loufoque.

 

No country for old Men fut considéré comme l'une des réalisations les plus marquantes de 2008. Après un tel tour de force, Ethan et Joel Coen ont misé sur un retour à la comédie. Si l'on se souvient avec crainte de l'accident industriel Intolérable cruauté, que l'on se rassure, rien de calamiteux ici.


Inutile de chercher à reprendre le synopsis de l'histoire. Retenons juste que Osborne Cox, joué par John Malkovich, est viré de la CIA pour cause d'alcoolisme. S'enclenche alors toute une gamme d'histoires plus ou moins liées formant une parodie des films d'espionnages. Le bric-à-brac de personnages loufoques s'amoncelle avec joie. Clooney en est le stéréotype le plus complet : homme adultère, beau gosse pas toujours malin, un peu parano, le « What Else » hollywoodien prouve une fois encore son second degré détonnant. Moins présent mais ô combien poilant, Brad Pitt en rajoute une couche en démontrant qu'il est vraiment la star américaine incontestable du moment. Son rôle de prof de sport débile, mâchouilleur de chewing-gums, agrémenté par la petite coupe en brosse ravit ses fans. Sans trop en révéler, on peut juste signaler qu'il détient une scène mythique du cinéma ! (indice : cela se passe dans un placard.) C'est plus généralement l'ensemble du casting qui dynamise un film par ailleurs un peu brouillon.


Car si l'on rit facilement aux diverses péripéties, sauce humour second voire troisième degré, si l'on ne peut qu'apprécier la dérision des films d'espionnages qui nous est offert, quelque chose manque. C'est peut-être dans son scénario. Les frères Coen aiment traiter de sujets pas si importants, de causes ridicules. Seulement, au-delà de la satire, l'histoire perd de sa force très vite. On se dit qu'un court ou moyen métrage aurait très bien suffit. La fin tourne carrément en rond. Une fois les lumières rallumées et le Dvd éteint, que reste t-il ? Un bon moment, un divertissement attachant du dimanche soir. Un peu léger quand on est un duo de génie.


Pourquoi se procurer un tel film chez soi quand on se rend compte que sa première vision au cinéma suffit amplement. Les grands films sont ceux que l'on peut revoir encore et encore, où ce n'est qu'après moult revisionnages que l'on en saisit l'ensemble des références et des aboutissants. Quand O'Brother est sortie, on sort de la séance un peu abasourdi, amusé. Ce n'est qu'après que l'on sent toute la profondeur de se qui n'apparaît de prime abord que comme une bouffonnerie. Rien de tel avec leur dernier joujou : une sorte de défouloir, un film mineur, juste un peu frustrant.


 

Burn after Reading, de Joel et Ethan Coen, avec George Clooney, Brad Pitt, Frances McDormand (U.S.A., 1h35, 2008)

La bande-annonce de Burn after reading ci-dessous :




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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 17:55

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Suite et fin de la route de Mesrine vers sa mort. L’Ennemi public n°1 est à la fois plus réfléchi et moins virevoltant. Sortie DVD à la fin du mois.

 

Une fois la surprise du premier volet passée, qu’en est-il de la suite du dyptique Mesrine, sortie seulement 3 semaines après l’Instinct de mort au cinéma ? La réponse se situe en partie sur son affiche. Visage christique baissé, visage ensanglanté qui a choqué certains, pas de doute, Mesrine fut mis à mort. S’il fut bien troué par balle, sa mise à mort eu lieu d’abord médiatiquement. Jean-François Richet concocte une suite en forme de chemin de croix, où la fin est inévitable.

 

Inspiré du livre écrit par sa dernière compagne Sylvia Jeanjacquot, l’Ennemi public n°1 n’est pas tout à fait un copier-coller du premier opus. Finie en partie la mise en scène du personnage se glorifiant pour exister, voici Jacques Mesrine au fait de sa gloire de bandit. Recherché partout, il sera qualifié comme « ennemi public n°1 ». Les années 70, plus colorées, plus rock, semblent moins noires, plus psychologiques. Là où l’ascension du type se fait comme une grande fresque hollywoodienne, cet épisode apparaît plus « français ».

 

 Le bonhomme sait où il va, devine qu’un jour sa vie lâchera tragiquement. Cassel ne faiblit pas en intensité mais la mise en scène se veut plus posée. Cela ne veut pas dire que l’action disparaît, loin de là. Seulement, l’action se concentre autour de son personnage, sur sa violence intérieure, sur ses choix. Les rôles secondaires sont plus mineurs hormis pour Ludivine Sagnier et Mathieu Amalric.

 

L’Ennemi public n°1 amène à penser Mesrine face à ses adversaires. Où sera son faux pas ? Comment la presse va réagir à ses multiples frasques ? Richet explore aussi son rapport à la police, sa haine des prisons Q.H.S. (Quartiers de Hautes Sécurités) qu’il voulait fermer. C’est également le basculement politique d’un homme. D’abord proche d’un général De Gaulle, soldat en Algérie, le voilà avec des positions flirtant avec l’extrême-gauche. Mesrine est un caïd, une cible difficile à atteindre. Richet fait languir le spectateur jusqu’au dénouement pourtant attendu. Mais le torrent d’images du dernier quart d’heure achève en apothéose le travail entamé sur l’Instinct de mort. Les deux films font la paire, sont plus complémentaires que similaires.

 

Mesrine : l’Ennemi public n°1, avec Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric (Fra., 2h10, 2008)


La bande-annonce de Mesrine: l'Ennemi public n°1 ci-dessous:

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 17:37

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Malgré les craintes avant sa sortie cinéma, le diptyque Mesrine a soufflé tout le monde. A l’occasion de sa sortie DVD, retour sur le premier épisode.

 

Il y a toujours eu une fascination pour le gangster au cinéma. Des Bonnie & Clyde magnifiés par le duo Beatty/ Dunaway jusqu’aux plus récents Les infiltrés ou dans une moindre mesure American Gangster, le bandit est fortement héroïsé. Il serait indécent d’omettre les références de la génération dorée de Coppola et Scorsese avec les grands classiques Le Parrain (I, II et III) ou les Affranchis pour ne citer qu’eux. Pourtant, ce cinéma semble avoir du mal à décoller au-delà des frontières anglo-saxonnes et le cinéma français a toujours oscillé entre admiration pour cet Hollywood là et un snobisme accentué par le tournant Nouvelle Vague (parfois à juste titre). Mesrine change un peu les choses.

 

Jean-François Richet ne cache pas ses références pour le film de gangster. Le diptyque Mesrine était un projet titanesque pour le cinéma français. Après moult rebondissements, le projet aboutit. A la manière d’un De Niro dans Raging Bull, Vincent Cassel, dans le rôle titre, a pris 20kg. L’Instinct de Mort s’avère détonant d’intensité. Par instant, il tutoie le meilleur. Richet évite l’écueil du film trop manichéen. Mesrine était un beauf vulgaire et violent, mais avec un certain code d’honneur. Il représentait en France cette vague de gangsters à la fois crainte et admirée. Une icône que l’on cherche à porter à nue avant de la bruler (tradition très française !).  La reconstitution des années De Gaulle est une vraie réussite à ne pas banaliser à l’heure du cinéma grand spectacle aux effets spéciaux indigestes.

 

L’instinct de mort est l’adaptation du bouquin du gangster, se mettant en scène. Richet et Cassel l’ont bien compris. Les petites phrases assassines et clichées du bandit ne doivent pas apparaître comme une faiblesse scénaristique, mais plutôt comme une incarnation de se que Mesrine voulait. Vincent Cassel porte à bout de bras ce premier épisode, bien aidé par quelques comédiens brillants. Gérard Depardieu n’est pas un Marlon Brando, mais sa posture de boss faussement invincible, épaulé par Gilles Lelouche plante le décor pour la suite. Jacques Mesrine était aussi un grand séducteur. La place des femmes est portée haut la main par Cécile de France et Alena Anaya. Captivant, l’Instinct de Mort surprend d’autant plus que l’association Richet/ Langmann pouvait laisser septique. En tentant une mise en scène assez audacieuse au tout début du film, on espérait même que ce projet finisse en boulet de canon à la hauteur de ses homologues américains. Mais, le fil directeur encore trop linéaire l’empêche d’égaler un Casino porté par la double voix off ou un Parrain II jonglant sur la double temporalité. Ces derniers offraient également une dimension au monde mafieux et du bandit avec une vision mécanique et huilée de ce milieu fantasmé. Malgré tout, en matière de gros film français, Mesrine : l’Instinct de mort est un succès aussi bien artistique que populaire.

 

Mesrine : l’Instinct de Mort, de Jean-François Richet avec Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu (Fra., It., Can., 1h53, 2008)

La bande-annonce de Mesrine: l'Instinct de mort ci-dessous:


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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 22:22

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Toujours amateur de la petite histoire humaine qui fait grand bruit, Clint Eastwood s’attaque à un terrible fait divers qui avait secoué l’Amérique. Loin d’être une référence, un film tout de même touchant.


Christine vit se que tous les parents redoutent. Un soir après le boulot, la mère de famille jouée par Angelina Jolie ne retrouve plus son fils. Terrible drame que ce film développe. Après quelques mois de recherches effrontées et stressantes, les autorités lui ramènent son fils. Magnifique? Non, car la mère sent que cet enfant n’est pas le sien. Une histoire digne d’un feuilleton de M6 le jeudi après midi après le café, voilà quel est le sujet du Clint Eastwood version 2008,aujourd’hui disponible en DVD.


Oui, mais voilà, l’homme derrière la caméra n’est pas un guignol. Après des succès tel que La route de Madison ou Mystic River, la vieille idole américaine arrive à nous plonger dans ce fait divers réellement advenu. Le réalisateur imagine une Amérique des années 20 des plus effrayantes. Rues presque vides, paranoïa forte, contrôle de l’opinion, malice des autorités, l’univers dramatique dans lequel baigne Angelina Jolie/ Christine est plutôt flippant. Et puis, c’était sans compter la touche « eastwoodienne » qui nous sert à chaque fois une sorte de simplicité de la scène, jouant des plans longs et un certain suspense. Il y a quelque chose d’insondable dans la démarche de ce film, une limite à la raison humaine de l’optimisme forcé terriblement marquant. Au passage, il offre le premier rôle vraiment réussi de Mme Pitt.


Seulement, la sauce ne prend pas totalement. Peut-être trop accroché à l’angle dramatique, le film abuse parfois d’un mode lacrymal malvenue. Non pas que l’émotion ne soit pas souhaitée, mais juste avec plus de parcimonie. En jouant sur les faux rebondissements, sur la peur matrimoniale de devenir folle et de ne plus reconnaître son fils, L’Échange confond psychologie dénonciatrice et corde sensible du petit cœur citoyen. En fait, le film pâtit d’une scène fondamentale particulièrement ratée: le passage où la mère retrouve son soit-disant fils et qu’elle ne le reconnaît pas. Heureusement que d’autres passages servies par des seconds rôles discrets mais efficaces rendent le tout plus cohérent et appréciables.


Avec cette sortie en DVD, le principal défaut de l’Échange vient de son successeur « eastwoodien »: Gran Torino. Ce dernier est tellement réussi, tellement juste et sobre, que le triste minois d’Angelina s’efface d’un coup d’un seul sous les traits rugueux du maître Eastwood.


L’Échange, avec Angelina Jolie, John Malkovich, Michael Kelly (U.S.A., 2h21, 2008)

La bande-annonce de l'Echange ci-dessous:


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