Le problème de l’immigration vidé de son sens et transformé en conte puéril. Entre maladresse et ridicule, on cherche toujours à savoir où voulait aller Costa-Gravas.
Ca commençait pourtant très bien : des clandestins qui jettent leurs papiers à l’eau, comme pour faire peau neuve et Eden à l’Ouest était prêt à nous embarquer pour une Odyssée magnifique. Costa-Gravas l’avait décidé : il allait construire son film sur le symbolique. Soit. Mais était-il obligé de nous pourrir un sujet si beau ?
Eden à l’Ouest suit le parcours d’Elias dans sa course à une nouvelle vie. On ne sait pas trop d’où il vient. Voilà que l’aventure nous entraine, contraint et forcé, au paradis, en enfer, sur les routes à l’objectif si merveilleux : Paris. Les rencontres sont rapides, trop même, les clichés très appuyés. Il y a les gentils SDF, riches de bonté intérieure, les méchants flics, les voleurs, les pas-voleurs, les bonnes âmes, les méchantes âmes qui t’apprennent quand même qu’il faut être prudent. Caricatural Costa-Gravas ?
Alors au début, on apprécie ce coté nonchalant, un peu naïf, surréaliste même. Seulement, plus les minutes passent, plus la mise en scène catastrophique enlève toute poésie au film. On passe d’un sujet sonnant comme une ode à la tolérance de l’étranger à une blague cinématographique ridicule. La crispation du spectateur se cristallise avec les scènes du magicien, porteur des rêves d’Elias. Au générique de fin, le spectateur se sent floué, un peu pris pour un con.
Eden à l’Ouest, de Costa-Gravas, avec Ricardo Scamarcio, Eric Caravaca, Ulrich Turuk (Fra., Gr., 1h50, 2008)
La Bande-annonce d'Eden à l'Ouest ci-dessous :