Cannes, lieu de débats, de passions et surtout de scandales. On ne reviendra pas sur tous, de la protestation des flics à la projection de La Haine à la censure de Reinais pour Nuit et Brouillard en passant par les huées journalistiques de films aussi différents que The Brown Bunny, Le grand Bleu ou Irreversible.
En revanche, revenons sur 5 Palmes d'or contestées ou sujet à polémiques politiques. Le tout bien sûr en publiant 5 scènes forcement devenues cultes.
-1960 : la dolce vita a la vie dure.
Vous ne le savez peut-être pas mais le plus connu des films de Fellini, palmé en or, reçu un accueil plus que glacial de la part des journalistes cannois. Un rejet à mettre sur le compte d'une approche presque inédite à l'époque, à savoir celle de ne pas suivre un fil narratif linéaire mais plutot de créer une mosaïque. Aujoud'hui, tout le monde a les yeux qui brille lors de la fameuse scène de la fontaine !
- 1970 : M.A.S.H. et sa guerre de l'arrière
S'il fallait décrire à la génération MTV se qu'est M.A.S.H, on pourrait le qualifier de précurseur à la série Grey's Anatomy, mais en bien. En effet, plutôt que de se concentrer sur le coeur des opérations (la guerre pour Altman, l'hopital pour la série TV), l'attention est portée sur l'arrière. Ainsi, les histoires de cul, les brimades, les rancoeurs au sein du camp nous sont exposées avec maetra. Sauf qu'en 1970, ce film hautement politique sur la guerre de Corée n'est pas du goût de tout le monde. La polémique enfle aussi sur son travail formel (notamment le zoom) et Altman devient dès lors un cinéaste de légende.
- 1975 Chronique des années de braises: ambiance glaciale
Les tensions politiques sont telles en 1975 que même Cannes subit un attentat à la bombe (heureusement sans victime). Cette année là, le jury, présidé par Jeanne Moreau, décerne la palme à un film algérien hautement polémique: Chronique des années de Braises. On y découvre les origines de la révolution algerienne de 1954. A la suite de ce prix, Jeanne Moreau recevra des menaces de mort. Ambiance...
Un extrait non sous titré mais qui peut vous donner une idée de l'ambiance du film.
-1987 : sous le soleil de Satan "sachez que si vous ne m'aimez pas..."
Depardieu en abbé en proie au doute, voyant le Diable lui apparaitre. Pas du gout de tous les journalistes (préférant Les Ailes du désir de Wim Wenders) qui sifflent copieusement Maurice Pialat recevant sa palme d'Or. En guise de réponse, le cinéaste leur adressera le célèbre : "sachez que si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus!"