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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 17:22

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L’attente depuis De battre, mon cœur s’est arrêté fut longue, mais Jacques Audiard revient ! Il livre un véritable monument de cinéma d’auteur : dense, profond, précis. Avec en prime des acteurs flamboyants de noirceur.

 

Injustement critiqué depuis ses premiers longs-métrages, Jacques Audiard a pourtant toujours fait preuve d’une excellente rigueur dans la réalisation. Seulement voilà, trop hybride entre cinéma d’auteur et grand public, trop léché, pas assez tendance, les avis furent parfois sévères. Mais comme la vie est parfois bien faite, tout le monde dans le métier s’est prosterné pour saluer Un prophète.

 

Coup de poing

 

Et pour cause ! L’histoire de Malik, jeune arabe condamné à 6 ans de prison pour délits mineurs, frappe le spectateur. Premier coup de maître, faire en sorte de ne rien savoir de sa vie antérieur. Aucune explication sur la raison de sa condamnation, pas de famille, les poches vides, Malik apparaît vierge cinématographiquement. Son histoire, il doit la construite, en taule. Si l’ambiance de la prison nous parait extrêmement réaliste et travaillée, le réalisateur se défend d’avoir cherché le film documentaire. Il n’empêche : fouilles au corps, balades surveillées, mitard, tout l’univers carcéral est retranscrit. La lumière magnifie les acteurs, les cachent et les dévoilent à volonté.  Maîtrise totale pour cette réalisation qui garde un soupçon d’incertitude dans ses mouvements de caméras. Pas d’esbroufe ici, Audiard refuse le beau plan pour le beau plan. Chaque séquence a sa signification.

 

 Tahar Rahim dans le rôle principal change d'apparence en fonction : rasé, barbu, costaud ou chétif. Une physionomie pas anodine. L’évolution du personnage s’y retrouve. Paumé à ses débuts, Malik va se retrouver engagé auprès des mafieux corses. Face à eux, le clan arabe. On ne peut être que terrifié devant la relation nouée avec César (NielsArestrup). Véritable larbin esclave du corse, Malik arrive à jouer fin, à s’émanciper en partie. Il prend des risques, discute avec les arabes, fait son business. Le scénario explore toutes ces pistes au maximum. C’est dense, presque trop, mais tout est méticuleusement agencé pour que le film avance.

 

Fausses polémiques

 

Abdel Raouf Dafri, le scénariste, n’en ai pas à son coup d’essai puisque c’est à lui qu’on l’on doit les scripts des Mesrine. Mais, tempête dans un verre d’eau, la dualité mafia corse/ délinquants musulmans suscite la polémique. Pas du côté arabe mais du côté des nationalistes de l’île de beauté. L’histoire serait caricaturale et insultante. Sauf qu’une fiction reste une fiction, que Jacques Audiard s’est toujours défendu de faire un documentaire. Jamais il n’est dit que tous les corses magouillent. A ce moment, pourquoi ne pas crier au scandale quand les italiens passent pour des pourris avec le Parrain ? Du côté politique, quelques voix commencent à s’élever sur l’image des arabes. Malik deviendrait une sorte de modèle de gangsta intelligent et égoïste. Le danger : que les banlieusards s’en inspirent.  


Débile quand on sait que ce personnage fut pensé comme un anti-Montana (Scarface). La virilité apparente ne s’affirme que dans un désir de survie. Le jeu des acteurs vous dissuadent de cette théorie. L’interprétation de TaharRahim vous scotche. Le jeune homme pourrait devenir le symbole du futur cinéma français. Celui où l’arabe n’est ni un objet social d’intégration, ni un anti-héros. Le rôle de Malik se situe entre les deux, Audiard s’abstient de la juger. Cette petite frappe un peu rebelle apprend le respect, la soumission et la cruauté. C’est aussi un homme qui peut rester loyal. Et comment ne pas s’attarder sur la prestation hallucinante de Neil Arestrup en parrain corse. L’acteur réussi le tour de force d’être encore meilleur que dans De Battre…. Sommet de férocité féline et d’attaques surprises tel un serpent, le personnage de César reflète la face la plus esclavagiste de l’Homme. Quel meilleur moyen que de donner toute sa force à une fresque humaine aux multiples niveaux d’interprétations qu'en confiant les rôles à des visages presque tous inconnus ?

 

Mais quelques lignes ne suffiraient pas à résumer toute la profondeur d’Un prophète. La psychologie y est explorée jusque dans le rêve, la parano. Ces scènes montrent toute la torture exercée par l’enfermement, avec en prime une caméra toujours dans l’angle parfait. Un très grand film d’auteur, à coup sûr. On le digère petit à petit, et comme tous les Audiard, il mérite plusieurs visionnages afin d’en savourer toute la profondeur.

 


 

Un prophète, de Jacques Audiard, avec Tahar Rahim, Neil Arestrup, Adel Bencherif (Fra., 2h35, 2008)

 

La bande annonce d'Un prophète ci-dessous :

 

 

 

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 21:14

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Histoire mièvre de vampires, le nouveau phénomène ado rate le coche. Il y avait pourtant possibilité de faire mieux.


On commence sur une vision fantastique, un gentil faon attrapé par une ombre à l’aube d’un bois. Puis très vite, l’adaptation du roman de la mormone Stephenie Meyer a tout pour agacer. Non pas que l’histoire soit ridicule au point que le défi était perdu d’avance. Pour preuve, malgré quelques maladresses, Coppola et son Dracula arrivait à créer une osmose interdite entre une mortelle et un vampire. Seulement, les livres de l’américaine revendiquent tout un penchant puritain détestable. Pas ou peu de baisers et surtout pas de sexe. Et s’il devait arriver cette chose horrible, à la mère de rappeler « as-tu pris de quoi te protéger ?»

 

Même en passant outre la niaiserie conservatrice américaine, Twilight : fascination pêche par sa mise en scène. Les scènes s’entrechoquent sans trop de cohérence. La faute sûrement à des passages escamotés faute de director’s cut.  Conséquence : les dialogues, notamment dans la première partie sortent de nulle part. Et puis, quelle idée de garder cette voix off inutile à souhait. Son seul objectif est de rappeler aux cerveaux lents toutes les arrières pensées et les subtilités (un bien grand mot ici). Chose rare, on peut même s’en prendre aux maquilleurs. D’accord, ces buveurs de sang, mort de leur état, ont la peau pale. Sauf que la poudre au visage se voit bien trop. C’est d’autant plus choquant quand le cou parait plus bronzé. Même la douce Bella, bien vivante elle, est plus blanche que la neige. Pas crédible.

 

Pas crédible non plus l’univers. La réalisatrice Catherine Hardwicke n’arrive pas à lâcher son côté filmé en sitcom MTV. La caméra à l’épaule ne convient pas. Jamais le fantastique ne perce. La lumière, toujours trop pale, ne met rien en relief, pas même une chape de plomb noir comme le voudrait le genre. Comble du ridicule, ce passage où, pour expliquer que les vampires se trahissent à la lumière, Edward Cullen se dévoile brillant comme le diamant si peu que les rayons du soleil caressent son épiderme. Ca fait rire, ou pleurer, c’est selon, mais ça ne crée ni tendresse, ni effroi. Il y aurait encore beaucoup à redire sur la réalisation mais arrêtons là.

 

D’autant plus que les acteurs ne s’en sortent pas trop mal. On décèle un indéniable talent chez ses jeunes beaux (ou belles ) gosses. Les regards et les intentions servent une sensibilité voulue à fleur de peau. Trop rarement exploité. On découvre même avec stupeurs quelques passages presque réussis. La scène de la rencontre de Bella avec la famille vampire en fait partie. A chaque fois gâché dès le plan suivant. Cet essai aurait pu être une tentative louable si le phénomène médiatique ne nous bassinait pas. Et dire qu’il reste trois épisodes. Espérons qu’ils apprennent à utiliser la lumière et le maquillage au cinéma

 

Twilight- Chapitre 1 : fascination, de Catherine Hardwicke, avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Billy Burke (U.S.A., 2h10, 2008)

La bande-annonce de Twilight-Chapitre 1 ci-dessous :


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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 19:33

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Tiré d’un court-métrage primé aux oscars, Numéro 9 arrive en version 1h20. Très beau, pointilleux, le film pêche en revanche par un scénario étiré en longueur.

 

Shane Acker avait déjà réalisé un court-métrage mettant en scène le personnage de numéro 9. Ebloui, Tim Burton décida de l’aider dans ce projet. L’histoire nous plonge dans un univers apocalyptique, où tout vie humaine a disparu après une guerre contre les machines. Un classique du film catastrophe. Les monstres d’aciers ne sont pas sans faire penser à ceux de Matrix : tentaculaires, bruyants, immenses.

 

« Immense » pourrait aussi résumer la quête de numéro 9 et de ses acolytes de débris technologiques. Leur mission se résume à mettre fin au règne des machines sur terre. Ni plus, ni moins. Or, dans la réalisation, l’équipe de Shane Acker part trop vite au cœur de l’action. Faire de l’animation c’est long, alors tant pis s’il n’y a guère de scènes intimistes, intellectuelles, explicatives. Là où dans WALL-E, la planète sans l’homme respirait un air lourd et calme, dans Numéro 9, tout n’est que lutte manichéenne. Pourquoi pas, sauf qu’il faut du temps pour s’attacher aux petits héros : plus d’une heure, soit le temps du film.

 

Heureusement, sur d’autres points, le protégé de Tim Burton s’en sort mieux. L’esthétisme, notamment, n’a rien à envier aux plus grosses productions. Il n’y a qu’à voir cette nuit pesante où la lune éclairant les statues. Les faisceaux lumineux à travers les fenêtre et les vitraux sont un exemple de perfection. Les explosions, les animations, tout est splendide. Exploit plus fort, il arrive à donner vie à ces drôles créatures par leurs expressions faciales. Les voix s’en sortent aussi très bien. Avoir Elijah Wood comme choix principal n’a rien d’un hasard. Une quête impossible, un monde au bord de l’effondrement, un héros seul malgré ses compagnons, ça ne vous dit rien ? Non, nous ne sommes pas dans la trilogie de Peter Jackson mais dans le film du jour. Shane Acker avait bossé sur l’animation du Retour du Roi, pas étonnant donc. Cela se ressent jusque dans les plans et les bruitages. Un travelling montre numéro 9 et numéro 5 montant une colline sombre, plan aboutissant sur une vision lointaine du fort des méchants. La référence au dernier plan de la Communauté de l’anneau est évidente.

 

Au final, très beau dans sa forme, Numéro 9 aurait dû gagner en profondeur, en psychologie. Le film pourrait aussi souffrir d’un statut hybride. Trop sombre pour des enfants, le contenu reste trop superficiel pour vraiment séduire le public adulte, a fortiori les fans de Tim Burton.

 

 

Numéro 9, de Shane Acker avec les voix de Elijah Wood, Jennifer Connelly, Crispin Glover (U.S.A., 1h20, 2008)

La bande-annonce de Numéro 9 ci-dessous:




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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 14:39

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Tarantino revient à grands coups de batte de baseball et de scalps de nazis. Un subtil mélange de barbarie générale inhumaine et de références cinématographiques léchées. Une œuvre germanophile et anti-barbarie.

 

Bien sûr, on retient avant tout le délire des « Bâtards ». Bratt Pitt, accent horrible de campagnard américain, est chef d’un groupe dont le seul but se résume à massacrer du nazi. Comble du sadisme, toute victime se fait scalper. Tarantino ne lésine pas sur les tueries. Réaction humaine, la salle est hilare. Quel fantasme de voir du nazi se faire dézinguer par autant de cruauté qu’eux. Des spectateurs se disent choqués, voient un message politique là où il n’y en a pas. Le réalisateur n’a sans doute pas voulu créer un film sur la vengeance, mais sur la cruauté humaine. Les « Basterds » ne valent guère mieux que les officiers S.S. Mélanie Laurent, qui s’en tire très bien, joue le rôle d’une survivante juive qui essaie de cramer des nazis dans son cinéma. Là encore, la vengeance est un plat qui se mange chaud. Le spectateur se laisse volontairement happer par ce défouloir. Nous sommes humains et mauvais, une sorte d’animal social qui zappe son côté social quand la langue ne suffit plus.

 

D’autant plus qu’Inglorious Basterds apporte une tension hitchcockienne. La volonté de voir les « gentils » (si l’on peut trouver des gentils dans ce film, mais j’en doute) gagner est renforcée par la bestialité de Christoph Waltz dans le rôle d’Hans Landa (prix d’interprétation à Cannes, amplement mérité). Le long-métrage prend une tournure plus profonde, plus raffinée, et plus cynique. C’est un vrai ours de Berlin, au sens où il paraît tout doux, poli alors que son coup de patte dévaste. À travers ce personnage notamment, Tarantino joue sur les langues, ne les parodie pas. Si quelques scènes offrent de grands moments de comédies (vous vous souviendrez du passage en italien, un régal), Waltz passe du français à l’anglais avec une aisance rare pour créer une tension dramatique. Chaque idiome ne s’utilise que sur un choix fin. Mélanie Laurent est bien paumée quand tous parlent allemand, le fermier se voit forcer de changer de langue dans un entretien verbal avec Hans Landa.

 

Pour finir sur le cas Waltz, on pourrait se demander s’il n’est pas l’un des méchants les plus fascinants de ces dernières années. Sa capacité à torturer les esprits donne des sueurs froides, rend la main aussi moite que ne l’est celle de son vis-à-vis. Toutes les partitions, souvent bavardes, mais très bien écrites, plongent le spectateur dans un univers surréaliste. Le cours de l’histoire change, et tant mieux, c’est la primauté qu’a le cinéma sur le réel. Et puis, comme toujours, « qwentine » distille moult références cinématographiques. Les films des années 1940 et à la culture allemande-mise en valeur-, mais surtout les western-spaghettis, dont la référence est plus qu’évidente avec la scène d’ouverture. Au passage, petit regret, puisque Ennio Morricone devait à l’origine signer la bande-son. Par son découpage classique en chapitres, la dernière folie de l’américain retombe très bien sur ses pieds.

 

Mais peut-être que cette analyse est à côté de la plaque, que Inglorious Basterds est juste un film délirant, plus série Z parfaite qu’autre chose. Peut-être que Tarantino nous mène en bateau, comme le font tous les grands génies. On s’en fout, on se mate le film et on prend son pied, en laissant exprimer ses instincts bestiaux. Après tout, ce n’est qu’un film… Mais quel film !

 

Note : si vous avez le choix, allez le voir en VO, sous peine de perdre une partie de l’essence du film.


Inglorious Basterds, de Quentin Tarantino, avec Brad Pitt, Christoph Waltz, Mélanie Laurent (U.S.A., 2h33, 2008)

La bande-annonce d'Inglorious Basterds ci-dessous :


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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 21:19

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Pixar revient avec en vedette un vieux grincheux. Après les chefs-d’œuvre Ratatouille et WALL-E, une production trop terre à terre, malgré son nom évocateur.

 

Dans le monde des films d’animations, Pixar s’impose chaque année comme le leader du marché. La société de Disney a ainsi créé des univers incroyables : Toy Story et les fantastiques Ratatouille et WALL-E. Enfants et adultes y trouvaient leur compte, avec des lectures différentes. Tout leur intérêt venait du fait qu’il n’y avait pas de vrais méchants, juste de perturbateurs. Adieu donc le côté manichéen classique des Disney. Mais Pixar, c’est aussi de mièvres histoires aseptisées : Némo (un engouement démesuré), Monstres & Cie (malgré une idée intéressante), Cars (scénario facile pour les rêves de petits garçons) et le pire, les Indestructibles (pas drôle, très pro-américain, assez moche). Autant le dire tout de suite, Là-haut se situe entre ces deux catégories.

 

Carl, vieux grincheux –comme tous les vieux diront certains- rêve depuis toujours de voyager. Quand l’occasion se présente enfin, le voilà parti dans sa maison volante, à fond les ballons à hélium. Sauf que voilà, à l’instar des autres Pixar, un autre personnage va menacer son rêve ; ici, le gentil scout Russel. Le côté bande improbable n’est pas sans rappeler un certain Âge de glace, du concurrent Dreamworks. On tourne vite en rond dans ce long-métrage, qui cherche à piquer la magie d’un Miyazaki sans y parvenir. Là où le créateur nippon revendique le fantastique, Pixar essaie de garder une vraisemblance. Ça marchait avec Ratatouille, où, bien que le rat parle, il ne pouvait pas communiquer par la parole avec l’humain. Ici, les chiens parlent, la maison volante est poussée par la force d’un vieillard. Tout ça ne tient pas debout. Pis, c’est le retour du méchant pur jus, horrible écueil « disneysque ».

 

Malgré quelques bons passages comiques, Là-hautse révèle un peu longuet. Sa force, il faut la puiser dans l’émotion. Le premier quart d’heure est sûrement l’un des plus beau vu dans un film d’animations. Il nous ferait bien chialer enfants et parents. Il faut dire que la vie de Carl, pleine de poésie, de rêve et de fatalisme ne peut que nous attendrir. Et quand les réalisateurs se donnent la peine de revenir sur le vieil homme, le film atteint une vraie profondeur, dans lequel le public peut s’identifier. Techniquement en revanche, c’est un bond en arrière très étonnant. Là où WALL-Emontrait tout l’étendu du savoir faire Pixar, leur nouveau projet est assez moche. Hormis les milliers de ballons et quelques passages en forêt, les décors demeurent trop pâles. Les graphismes sur les héros font penser aux débuts de Dreamworks (matez donc les oreilles de Carl, digne d’un jeu vidéo d’il y a 10 ans).

 

Là-hautn’est pas mauvais, et ce, grâce au fil conducteur Carl. Mais quand on a touché les cieux avec ses précédentes productions, on ne peut qu’être déçu d’un retour si brusque au scénario terre à terre. Un comble pour des héros qui veulent prendre de la hauteur.

 

 

Là-haut, de Pete Docter et Bob Peterson, avec les voix françaises de Charles Aznavour, Tom Trouffier (U.S.A., 1h35, 2009)

 

Note : après la déception du système 3D sur l’âge de glace, j’ai estimé qu’une vision 2D de ce film suffisait. Leur nouveau business 3D n’apporte pas grand-chose, donc pas besoin de s’attarder dessus.

La bande annonce de Là-haut ci-dessous:


 

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 16:04

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Le très attendu nouveau Michael Mann met en vedette John Dillinger, ancien ennemi public numéro 1. Malgré les talents de ses acteurs, une déception très surprenante.

 

La France a eu son gangster fétiche : Mesrine. Le dytique cinématographique sorti il y a quelques mois nous permet d’établir un parallèle avec Public Enemies, de Michael Mann. John Dillinger, gangster des années 30, ressemble à plus d’un titre au bandit français récemment incarné par Vincent Cassel. Tout deux eurent le titre d’ennemis public n°1 avec les flics à leurs trousses. C’est une course contre la mort que Mesrine/Dillinger enclenchent. On connait la fin, mais tout le défi des réalisateurs revient à nous tenir en haleine. Leur popularité, leurs charismes en font des icônes de leur temps, renforcé après leur mort.

 

La comparaison s’arrête là. Mesrine s’apparente à la nouvelle coqueluche de l’univers gangsta-rap à l’instar de Tony Montana. Dillinger, propre sur lui et loyal, ferait plus penser à un Corleone. Seulement, Mann, pourtant expert dans le traitement psychologique de ses personnages (Collateral, Heat, Ali) vide tous les protagonistes de leur essence. Les scènes de courses poursuites et de fusillades se multiplient ; les scènes intimistes restent rares. Et ces quelques moments demeurent bien décevants. Marion Cotillard n’est vraiment pas la grande actrice qu’Hollywood voudrait fabriquer. Christian Bale, trop sobre, ne tient que le rôle du gentil flic malin. La seule confrontation Deep/ Bale n’a aucunement la classe ni la complexité du tandem De Niro/ Pacino. Impossible de s’attacher aux personnages.

 

Tout n’est pas mauvais. Avec la HD, Michael Mann attaque le film sous l’ange d’un objet contemporain et refuse le film d’époque. Les scènes de nuit, comme d’habitude chez lui, offrent un joli rendu. On se surprend même à admirer un couloir sombre ou les passages dans le cinéma. La mise en abyme avec l’ennemi public n°1 qu’est Clark Gable renforce l’aspect hagiographique d’un gangster populaire. Il vit au milieu de tous, ose même se trimballer dans les bureaux du FBI.

 

Dillinger en bête traquée aurait quand même mérité plus de tension, moins de mitraillettes. La lecture rapide des évènements empêche le scénario d’offrir de bons dialogues, où chaque personnage débite son texte avec peu d’entrain. Même le charisme de Johnny Deep n’y suffit pas. Un semi-échec sauvé par une fin très soignée, rappelant un certain Heat.

 

Public Enemies, de Michael Mann, avec Johnny Deep, Christian Bale, Marion Cotillard (U.S.A., 2h13, 2009)

La bande-annonce de Public enemies ci-dessous:

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 21:28

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La bonne vieille comédie américaine pour les vacances revient polluer nos écrans. Le nouveau inclue Jennifer Aniston et Owen Wilson dans un navet friendly family où le clébard est roi.

 

Utiliser la firme Beethoven aurait sûrement voué à l’échec toute nouvelle production hollywoodienne. Le Saint-bernard préféré des gosses ne fait plus recette. Alors les producteurs se creusent la tête et nous dégote un concept qui pourrait tenir la route : voir l’évolution par étapes d’un couple à travers la vie d’un gentil toutou. On espère un temps assister à une petite satire sociale du mode de vie à l’américaine. C’était sans compter sur la médiocrité de David Frankel, réalisateur de quelques épisodes de Sex and the City et du Diable s’habille en Prada.


 Ce mec a une sorte de fascination agaçante pour le petit WASP américain friqué. Il veut nous faire gober que la vie du couple de Jenny et John est un modèle de banalité. Vous en connaissez beaucoup vous des vies banales où le mari se torture l’esprit car il voudrait être journaliste et que « Monsieur » n’est que chroniqueur vedette ? Vous en connaissez beaucoup des vies banales où le dilemme est de savoir s’il est possible d’être augmenter pour avoir une maison avec piscine et que le patron accepte en 30 secondes ?

 

 Tout le sujet du film repose sur un chien, Marley, maillon fort de la vie familiale. Le réalisateur a du être profondément marqué par le décès d’un de ses molosses car il nous trace un itinéraire linéaire, attendu et longuet de la vie- et la mort- du labrador. Pis, Marley & moi illustre toutes les caricatures de la vie en couple : le mariage, le bonheur, les enfants, les difficultés avec la vie professionnelle, les amis conseillés, le patron paternaliste. Pas de cynisme, pas de second degré, tout est gentillet, lissé et usé. Le long-métrage se veut optimiste.

 

L’optimiste était aussi de mise pour espérer voir Jennifer Aniston dégotter un semblant de jeu d’actrice. Je n’ai jamais compris pourquoi cette femme, à l’instar d’Eva Longoria, suscitait autant d’admiration. Une filmographie à peine meilleure que Chuck Norris et ça encaisse des millions… Pas besoin de tenter une analyse esthétique du film, c’est un encéphalogramme artistique plat. Marley & Moi remplit son rôle de divertissement facile pour public très peu exigeant. Le bonheur, c’est chiant !

 

 

Marley & moi, de David Frankel, avec Jennifer Aniston, Owen Wilson, Eric Dane (U .S.A, 1h40, 2008)

La bande-annonce de Marley & moi ci-dessous :


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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 16:25

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Il est des succès inexplicables, de faux films générationnels, des attentats à l’art cinématographique. LOL en est l’odieux exemple malheureusement fort de 4millions d’entrées dans les salles.

 

Sophie Marceau a toujours incarné une sorte d’enfant gâté du cinéma, faussement perturbée dans la Boum, film générationnel un poil réac’. D’enfant-roi du cinéma, la voilà maman bobo-chiante parisienne à travers le personnage d’Anne. Dure la vie de mère, surtout quand on a une adolescente de 14 ans, Lola (Christa Teret), avec qui le dialogue est rompu. Le papa s’est barré et la nouvelle vie d’Anne est un mix de sévérité peu crédible et de bédos entres amis mal assumés.

 

Là, on se dit, « cool, Lisa Azuelos (la réalisatrice) va nous montrer une satire profonde et marrante de l’âge ingrat et de leurs « darons », comme ils diraient. » Sauf que sous couvert de modernisme Msn, textos et de « lol » à tout va, Azuelos nous inflige un vieux cinéma à la trame classique. On a le sentiment d’avoir déjà subit une telle comédie cent fois les jours fériés à la télévision. Cette impression est d’ailleurs assez fausse puisque LOL est encore pire.

 

La Boum/ LOL, même combat ; le téléphone fixe est devenu portable, la « teuf » est devenue un concert. Sur le reste, pas de changements : c’est un message bien pensant voulant montrer les parents comme ayant eux aussi leurs problèmes, un long-métrage plein de bons sentiments disant qu’il faut savoir sévir avec les enfants. Marceau est une fausse mère cool, le bédo cache la déprime, le journal intime est lu par malveillance. Le tout sans la moindre situation loufoque, pas la moindre vanne qui offrirait un rictus au spectateur.

 

Mais le portrait de la jeunesse est encore plus accablant. Les mecs ressemblent tous aux B.B. Brunes avec leur coupe improbable de petits bourgeois parisien. Tous sont beaux, pas le moindre bouton d’acné, tous ont une réflexion sur la vie ridicule. Il y a le mec de Lola, qui « chante trop bien » du Oasis mais qui doit faire face à un père autoritaire. Tous les clichés nous sont servis : voyage en Angleterre où en petit souvenir on achète une guitare, déprime entre copines au portable, fiesta dans le grand appartement du XVIème arrondissement. Aucune diversité, tous filiformes, à la pointe de la mode tendance printemps/été 2008. Contrairement à Riad Sattouf et ses Beaux gosses qui dressent un portrait intemporel de la jeunesse et ce, quelques soit le style vestimentaire ou capillaire, Azuelos veut nous faire gober que la jeunesse d’aujourd’hui est spéciale. Pas de gros, pas de punk, pas d’immigrés et des profs vraiment pas cool.

 

Le tout aurait pu être drôle si le film avait été poussé dans les retranchements du second degré, mais il n’en est rien. Au milieu de ce torrent de médiocrité, signalons le rayon de soleil qui soulage : Alexandre Astier. Le roi Arthur de Kaamelot  arrive dans ses rares scènes à délivrer une once de vraisemblance. Il aurait pu être le maillon de cohérence manquant, avec ce jeu façon Alain Chabat de la blague qui fait sourire accompagné du regard ou du petit geste cristallisant toute une sincérité cachée. Seulement, la réalisatrice préfère le cantonner au rôle secondaire du père pas très présent qui se retape quand même « maman ». Tout ça pour ça… Pas de quoi rire.

 

 

LOL, de Lisa Azuelos, avec Sophie Marceau, Christa Teret, Alexandre Astier (Fra., 1h47, 2008)

La bande-annonce de LOL  ci-dessous :

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 19:20

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Bratt Pitt signe l’une de ses plus grandes performances d’acteur dans le nouveau film de David Fincher. Brillant et émouvant.

 

Si David Fincher est un habitué des scénarios un peu fou (Seven, Fight Club, Zodiac), celui de L’étrange histoire de Benjamin Button a de quoi dérouter. Benjamin (Bratt Pitt) naît avec un physique d’octogénaire, et mène toute sa vie à l’envers, rajeunissant de jour en jour. Drôle d’histoire que celle-ci où toute la métaphore du temps se résume à une horloge qui fonctionne à l’envers. Inspiré de la nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film est avant tout une œuvre qui sort de notre logique du temps. La rencontre de Benjamin avec la douce Daisy (Cate Blanchett) n’est pas une simple mièvrerie amoureuse. Daisy est une femme aussi charmante que normale, mais pour les deux, impossible de vivre une passion amoureuse quand leurs existences ne coïncident qu’une journée. Daisy et Benjamin ne font que se croiser, au gré de leur vie, sans jamais pouvoir vivre vraiment ensemble.

 

Si Fincher nous a parfois déçus, avec par exemple le très moyen Panic Room, il signe là un véritable acte de rédemption cinématographique. Les effets spéciaux servent à vieillir ou rajeunir les acteurs. Presque jamais Pitt et Blanchett ne nous apparaissent à l’écran avec leur vrai visage. La prestation de Brad Pitt est une nouvelle fois, après Burn After Reading, excellente. Il prouve qu’il est la star hollywoodienne la plus en forme du moment. A tel point que la star décroche sa première nomination aux Oscars. Lorsque physiquement son personnage a 60 ans, il doit jouer le rôle psychologique d’un jeune homme dans la vingtaine. Button meurt bébé, oubliant, au fil de la vieillesse et prisonnier d’un corps de nouveau-né, sa vie si belle et si riche. Cela donne lieu à une ultime scène entre les deux amoureux assez ahurissante !

 

 

Il y a du Coppola dans ce film. Comme si la tradition des seventies alliée à une ambiance kubrickienne donnait naissance à cette œuvre. Certes, quelques scènes appuient un peu trop la larmoyante image clichée de l’amour impossible, mais peu importe. Chaque lieu forme une carte postale, pas toujours paradisiaque, le tout formant une sorte de cahier. Ce dernier est une espèce de testament, celui d’un homme hors du commun. La mourante Daisy sur son lit d’hôpital semble nous dire autre chose, de plus triste encore : le temps nous rattrape toujours, et ne nous rend en rien service. Pour tous ceux qui l’auraient raté dans les salles de cinémas, la sortie en Dvd est une excellente façon de se racheter.

 

 

L’Etrange histoire de Benjamin Button, de David Finsher, avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond (U.S.A., 2h35, 2008)

La bande annonce de L'étrange histoire de Benjamin Button ci-dessous :

 

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 13:36

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Après un long passage européen, Woody Allen retrouve sa New-York chérie. Il retrouve aussi sa légèreté et un certain optimisme porté joliment par de bons acteurs.

 

Une tronche étonnement proche de celle du réalisateur, une patte folle et un cynisme terrible, Boris (Larry David) se définit d’abord ainsi. Puis, face à son histoire, on s’aperçoit que Woody Allen a créé une sorte d’alter-égo extrême. Boris dénigre la vie, l’amour, les autres et est un génie mal compris. Il veut surtout tout calculer. Seulement, par un acte généreux proche pour lui de l’égarement, il recueille la jolie Mélodie Célestine. Evan Rachel Wood se charge de jouer cette femme immature, pas franchement futée.

 

Les deux personnages font la paire. Comme toujours chez Woody, l’amour frappe à la porte, mais entre par la fenêtre. La première partie du film donne un contraste bien exploité d’un Larry David absolument irrésistible dans son rôle et de la jeune femme ébahie par l’intelligence du premier. Larry cause beaucoup, démontre, démonte, rabaisse. Evan Rachel se doit d’écouter, acquiescer, tenter maladroitement d’imiter. La situation est particulièrement flagrante lors d’une discussion dans un parc où Boris rabroue Mélodie sur ses incompréhensions. Il gesticule, s’agace. Elle se contente d’approuver en mangeant son Mc Flurry. Woody Allen retrouve ce côté cocasse qui manquait singulièrement à ses derniers films.

 

Il retrouve aussi une fraicheur de filmer. New-York redevient son New-York, cosmopolite moralement et extrêmement fermé sur son monde. L’apparition de la mère de Mélodie et les histoires qui en découlent sont encore plus savoureuses que le reste. Comme souvent chez le cinéaste juif, les ménages se cocufient, se font à trois, se défont et se refont. Mais là où Vicky Cristina Barcelona se noyait dans une peinture brouillonne, Whatever Works est un collage qui retombe sur ses pattes. On se rend compte que Woody Allen, à travers son alter-égo est plus que jamais bavard. Sa façon de s’adresser au spectateur est un prétexte en or pour le film de causer encore et toujours. Afin d’éviter toute lourdeur, Larry s’en ai remis à son talent naturel qui fait déjà rire beaucoup d’américains dans sa sitcom Larry et son nombril. Mieux que le vin français, Allen nous dégotte chaque année son cru. Le 2009 est une très bonne année, proche d’un cru 2005.

 

 


Whatever Works
, de Woody Allen, avec Larry David, Evan Rachel Wood, Ed Begley Jr. (U.S.A., 1h32, 2009)

 
La bande-annonce de Whatever Works ci-dessous :


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